Monaco Explorations

Campagne d’études océanographiques (2017-2020)

Alors que le XIXe siècle allait laisser la place au XXe, le souverain du Rocher était le prince Albert Ier, dit « le prince navigateur ». Il n’a encore que 22 ans (1870) lorsqu’il lance ses premières expéditions scientifiques, océanographiques et cartographiques, sur des navires équipés de laboratoires de recherches (l’Hirondelle, la Princesse Alice). Ses expéditions marqueront la naissance de l’océanographie moderne ; un poisson des grandes profondeurs, découvert au cours de ses expéditions, porte en son honneur le nom de Grimuldichtys profondissimus. En 1889, Albert Ier fonde l’Institut océanographique de Monaco et en 1906, l’Institut océanographique de Paris, offrant à la fois un cursus universitaire et des conférences pour le grand public. Il était membre de la Société de géographie et de la British Academy dont il avait reçu la médaille d’or.

Aujourd’hui, son arrière-arrière-petit-fils Albert II reprend le flambeau. Le 4 avril 2017, il a lancé une campagne d’exploration qui doit durer jusqu’en 2020, sous la direction d’ un Comité d’Orientation Scientifique (COS) composé de dix experts universellement reconnus.

Le yacht Yersin visitera successivement les archipels de Madère (observation de la dernière colonie de phoques de Méditerranée) et du Cap Vert (à la recherche des scinths, ces lézards observés par Albert Ier), puis les Caraïbes, le Pacifique, l’océan Indien, la mer Noire et la Méditerranée.

L’étude des mammifères marins sera menée grâce à des techniques ultra modernes et innovantes, en particulier l’analyse de l’ADN environnemental (relevé des traces ADN laissées par un animal dans l’eau de mer jusqu’à 12 h après son passage), permettant la constitution de bases de données,

Le Yersin a été construit à Concarneau, il peut accueillir 20 passagers, abrite deux laboratoires, une salle de conférence, un local de plongée, de moyens de levage et un hydravion. Il tient son nom d’Alexandre Yersin, médecin, bactériologiste et explorateur franco-suisse, mort en 1943 à Nha Trang au Viet-Nam, à qui l’on doit la découverte du bacille de la peste. Le sérum de Yersin est encore couramment utilisé en homéopathie.